[LOST] The Crash

Détails: Crash d'un avion sur une île déserte. (uc pour ajout détails)


La mort rôde. Les narines empestent le feu. Et les oreilles sifflent au détonement des canons. L'esprit est embrumé alors que les sens reviennent peu à peu. Les paupières sont lourdes, collées par un liquide âcre et rougeâtre, dégoulinant depuis l'arcade. Un mugissement dans la gorge, l'homme laisse échapper un râle alors que ses muscles se tendent avec la douleur du choc. Les iris clairs vrillent l'espace autour de lui. Des images brouillées. Des échos lointains qui frémissent à ses oreilles. Et puis soudain, tout s'éclaircit. Le brouhaha apeuré, les cris à l'aide, la fumée monumentale issue d'une carcasse d'avion, des corps ensanglantés. L'homme contemple un instant, bouche bée, le chaos qui règne en ces lieux. Où est-il? Qui sont-ils? Mais surtout, qu'est-il arrivé en ces lieux? « Hmmpf.. » grogne-t-il, se relevant à la force de ses coudes, ses jambes prenant bien vite le relais. La lèvre éclatée, il passe une langue hésitante sur celle-ci, reconnaissant là le goût âpre du sang. Faisant un pas en avant, il bute sur un obstacle. Les yeux s'abaissent sur le corps tressautant sous lui, face contre terre. S’accroupissant, il appelle: « Hey, est-ce que tout va bien? » Pas de réponse. Retournant l'individu, le corps basculant sur le dos, ses yeux s'écarquillent alors que l'homme s'écarte d'un bond. Le pauvre avait le visage éclaté, les orbites aussi creux qu'un cadavre de série télé. Déglutissant, il ironise: « Vous avez connu mieux, je suppose. » Le laissant à ses convulsions mortelles, il remarque alors une arme à la ceinture de celui-ci. Quelque peu dégoûté, il tend cependant la main, arrachant la ceinture du bassin du mourant. « Sans rancune, l'ami. » grogne-t-il, s'équipant. Et ses yeux se braquent sur la carcasse d'avion, les souvenirs commençant à lui revenir. Une chose est sûre: il ne risquait pas de redécoller de si tôt.

L'odeur de la fumée épaisse qui envahit les narines, puis les poumons. Les yeux qui s'ouvrent lentement, trop lentement pour que tout ce qu'elle voit soit réel. Sûrement encore un cauchemar, même si celui-là lui paraît anormalement réaliste. Son corps est lourd et elle a l'impression de tousser pour de vrai, sans pour autant réussir à bouger. Ce qui la pousse à réaliser la gravité de la situation, c'est probablement les cris qu'elle entend autour d'elle. Alors cette fois-ci, quand Ash ouvre les yeux, elle le fait pour de vrai en regardant autour d'elle, choquée par tout ce qu'elle voit. Putain, mais comment est-ce qu'elle en est arrivée là ? Elle veut bouger ses jambes, mais elle y arrive pas. On respire, on ne panique pas, ça va bien se passer. Ouais, c'est ce qu'elle se dit, mais c'est sûrement à cause de l'adrénaline qui parcoure son sang. Quand elle baisse la tête, elle se rend compte que le poids qui l'empêche de bouger est en fait une personne de sexe féminin qui ne semble pas être en bon état. Pas en bon état ? Ash essaie de la toucher, pour la réveiller et après une minute, elle se rend compte que la dame est morte. Un coup de sursaut, Ash la pousse avec violence et se lève, elle essaie d'aller plus loin, de s'éloigner du bain de sang et de l'horreur qui l'entoure. La demoiselle a la trouille, mais son cœur qui palpite l'empêche d'accepter correctement la gravité de la situation. Elle se retourne et voit un type qui arrache la ceinture d'un macchabée, l'air de rien. Au début, elle se dit que c'est peut-être pas le moment de chercher la merde, ni de faire des commentaires désobligeants aux gens, parce que bon, ils sont tous dans la même situation, même si l'état des gens est plus ou moins bon. Le stress ou l'adrénaline la pousse pourtant à réagir. « Ça va, tranquille ? Il y a une dame là-bas, peut-être que vous pourriez aller lui faire les poches aussi, non ? » Lui lance Ash, en pointant du doigt la bonne femme qu'elle a expulsé de ses jambes quelques minutes plus tôt. Minutes ? Peut-être plus. De toute façon, Ash, elle est à la limite de la crise d'hystérie, alors bon...

A peine a-t-il harnaché la ceinture du mort autour de sa taille, qu'une voix l'interpelle. Comme quoi, même le repos lui est interdit dans l'au-delà. Relevant la tête, ses cheveux blonds rejetés en arrière, il transperce la nouvelle arrivante d'un regard cynique. « Enchanté de faire ta connaissance également, moi c'est Wyatt, au cas où les vivants t'intéresseraient aussi. » S'avançant vers elle, il réplique: « Merci de l'info. » Et il continue sa route, la bousculant très légèrement à l'épaule au passage. Sans déconner, n'avait-elle rien de mieux à faire que venir l'emmerder? Il y avait le choix en matière de sauvetage, qu'elle aille en engueuler un autre! Mais alors qu'il s'approchait de la carcasse d'avion, pas si loin d'eux, guettant d'autres objets utiles, une voix se fit entendre. Faiblarde, presque inaudible, mais un appel à l'aide tout de même. Se tournant vers la jeune femme, il lui lance: « T'as entendu ça? » Cherchant du regard, il ne trouvait pourtant pas d'où pouvait venir l'appel à l'aide. De la mer? De l'avion?

Ash devrait faire autre chose que de s'occuper des affaires de ce type, mais elle n'a juste pas envie de réaliser qu'il y a des cadavres qui jonchent le sol. Du coup, être agressive avec un inconnu lui paraît être la bonne option, même si ce n'est pas la meilleure. Clairement, ses priorités ne sont pas dans le bon ordre. Le regard que le bonhomme lui lance en dit pas mal sur son agacement, mais elle n'y est pour rien s'il a déjà décidé de commencer à faire les poches des gens. Wyatt, le désagréable, c'est noté. « Ash. » Répond la demoiselle, froidement. Normalement, elle n'est pas comme ça. Mais normalement, son avion ne se crashe pas. Le blond la bouscule et Ash serre les dents, lâchant presque un grognement. Sauf qu'elle préfère le suivre, le regard fixé sur son dos histoire de ne pas avoir à faire face au reste. Oui, parce que faire l'aveugle est parfois la meilleure solution. La brune croit entendre quelque chose, mais l'espace d'une seconde, elle se dit que ça doit être dans sa tête. Sauf qu'elle n'est pas la seule à l'avoir entendu. « Oui. » Elle tourne le dos au bonhomme pour savoir où se trouve la source du bruit. Si la personne n'est pas morte, alors ça va. « Ça venait de la carcasse de l'avion, je crois, mais passe devant. » Ouais, parce que s'il est devant, elle peut continuer de le fixer au lieu de regarder plus loin et donc, elle peut continuer de vivre dans son ignorance. Bonne idée, même si ça risque de ne pas durer longtemps.

Des cris résonnent, s’insinuant lentement dans son esprit. Des cris venus d’ailleurs, comme irréels. Les yeux s’éveillent, le mal se répand. Outch. Les boucles brunes tombent sur le visage, collant au crâne, mêlé au sang, au sable ; au sel. Alors que les yeux encore embrumés entament leur ouverture, on lui jette du bleu à la figure : l’océan le fouette. Et il boit la tasse, la fraîcheur de l’eau achevant de le brusquer, entraînant son esprit dans un cauchemar éveillé. Il veut crier, mais aucun son ne sort, seules des bulles d’air s’échappent, l’eau de mer emplissant ses poumons. La vague passe enfin, et c’est les yeux écarquillés que l’enfant tousse, crache le liquide mortel englouti. Regardant autour de lui, un hublot le reflète, lui laissant apercevoir au dehors une plage agitée par des maux enflammés, des vents déchaînés, des bouts de carcasse de métal éventrant le sable doré. Et la mer. Cet océan de vagues qui s’agite, fulmine contre ceux qui ont troublé son repos. Elle inspire, il le voit bien. Elle inspire si fort que la prochaine vague va être terrible. Il gémit. A la fois de nervosité et de terreur. « Maman, Papa! » appelle-t-il, regardant alors autour de lui. Une femme est assise dans son siège, juste à ses côtés. L’empoignant de ses deux mains, il s’époumone, la secouant : « Maman, il faut sortir, vite !! » La tête de la femme retombe alors mollement contre lui, du sang plein la poitrine. « MAMAN ?! » Horrifié, l’enfant regarde hébété un débris ancré dans la gorge de celle qu’il chérissait. « ..non..c’est pas possible..Papaaa.. » gémit-il en avisant un homme au tee-shirt rouge comme son père, flottant dans l'allée centrale. Sa voix tressaute alors que l'eau déferle sur les premiers sièges. Un rugissement, et son regard embué de larmes se tourne alors vers l’accalmie qui le guette, entrant avec rage dans le boyau d’avion, répandant sel et eau dans un tourbillon infernal au devant. Apeuré, l’enfant porte les mains à sa ceinture, tentant d’ôter celle-ci. Bloquée. « AU SECOUUURS!! AU SECO-blloupbl.. » hurle-t-il avant d’être percuté par la vague, l’engloutissant une nouvelle fois, le sonnant à moitié sous l'intensité. Et seule cette pensée subsiste dans l’esprit harassé par le Dieu de la Mer : va-t-il mourir, lui aussi ?

Plus brave que la demoiselle, Wyatt lui passe devant sans vraiment se poser plus de questions. Ash le suit, se demandant si la personne qui a appelé au secours va le refaire. Ça donnerait une indication plus précise sur leur emplacement. Probablement que la brune serait d'une aide bien meilleure si elle osait regarder autour d'elle, mais honnêtement ? Elle n'en a pas envie, parce qu'elle sait que ça va mal se passer. Et vomir devant le kleptomane ne lui semble pas être une bonne idée. Ou alors, il n'en aurait rien à faire et continuerait sa route sans s'en préoccuper. Du coin de l’œil, Ash aperçoit quelque chose bouger à travers une vague. Elle regarde brièvement une fois, puis prend son courage à deux mains et regarde plus longuement. Une tête brune qui a l'air de se débattre contre quelque chose dans l'eau. Ça a l'air vivant. « Eh ! Là ! » Elle n'attend même pas Wyatt cette fois-ci, elle se précipite vers l'océan qui est déchaîné et aperçoit un enfant. Non, est-ce que c'est un adolescent ? Pas le temps de poser trop de questions, Ash fait de son mieux pour essayer de le sortir de l'eau. « Wyatt, viens m'aider, j'crois qu'il est coincé ! » Pas le temps pour les formules de politesse. 1, c'est un enfant. 2, il est en train de se noyer. 3, il a l'air plus agréable que le voleur. « Tiens bon, petit. » Lui dit Ash, en essayant tant bien que mal de garder la tête du gosse hors de l'eau tout en ne tombant pas dans un rouleau et risquer de les noyer tous les deux.

Une épaule ensanglantée, l’homme s’avance tant bien que mal vers ses enfants. « Vous n’avez rien ? » demande le vieil homme. Ceux-ci hochent négativement la tête. « Bien, éloignez-vous de l’avion.. » « Mais il y a des gens qui.. » avance la jeune femme. « Junior ! Emmènes ta sœur de l’autre côté de la plage, tu m’entends ? Je me charge d’aider les survivants. » réponds son père, ne lui laissant pas plus le temps de protester. Il avait toujours été homme de poigne, ses mots devant être écoutés au pied de la lettre. Et s’il ne manquait pas de courage et de volonté...il n’était pas prêt à risquer sa vie pour celle d’autrui. Aussi, une fois ses enfants disparus, s’éloigna-t-il à son tour. Une petite voix lui parvint, presque inaudible et son regard se porta sur la carcasse d’avion. Au hublot, il le distingua : un enfant. Une fraction de seconde s’écoule, avant que les boucles brunes ne soient englouties par les flots. Un regard autour de lui : d’autres ont-ils vu la scène ? Il aperçoit alors une silhouette s’élancer, suivie de près par une autre, plus fine. Et la peur le gagne : l’a-t-on vu ne pas bouger le moindre doigt ? Il fallait qu’il bouge de là, et c’est ce qu’il fit, allant à la rencontre d’une plus grande masse de survivants. « Il faut aller plus loin, de l’autre côté de la plage ! L’avion peut exploser d’un moment à l’autre ! » rugit-il, faisant de grands gestes en direction de l’opposé du crash. Que l’enfant et son sauveteur vivent ou non, là n’était pas son problème : lui comptait bien assurer sa propre survie. Et gagner sa place.

Ash. Un bien joli prénom. Ou bien un diminutif? Dommage que la personne qui le porte ne soit pas la plus aimable des créatures. Lui confirmant cependant qu'elle aussi avait entendu quelque chose, elle le laissa passer devant. Haussant les épaules, il n'hésita pas à s'exécuter. Il n'était pas de ceux à rester les bras ballants. Pas de ceux non plus qui se retrouvaient les héros d'une histoire, sauvant tout un chacun. Que lui prenait-il alors? C'est alors qu'une petite touffe brune se fit voir à travers un des hublots. Et leurs pas devint course. Alors que les deux se précipitaient vers l'océan, tentant d'atteindre la carlingue de l'avion, son regard croisa un mouvement. Une silhouette d'homme, courant dans la direction opposée. Lâche, pensa-t-il automatiquement. Et le blond plongea dans les vagues, nageant contre courant pour essayer d'atteindre le ventre de l'avion. Les vagues les bringuebalaient et s'il n'appréciait guère la compagnie de la dénommée Ash, il fût heureux à cet instant de ne pas être seul à lutter dans les remous. Quelque peu anxieux également, de la mener à sa perte. Les vagues se retirèrent quelque peu, inspirant une nouvelle fois, promettant de cracher leur courroux plus violemment encore. Entre les sièges, il le vit, celui qui avait dû pousser le cri, semblant désormais sonné. La brunette était déjà avec lui, l'appelant en renfort. Et ses mains vinrent brutalement s'ancrer à la ceinture du garçon. Il tira, poussa, tenta de clipser celle-ci ; rien n'y fit. Le mugissement du vent contre les vagues s'intensifia. « Regardes s'il y a d'autres survivants et sors toi vite de là! » lance-t-il à la brune, espérant qu'elle s'exécuterait sans faire de chichis. S'il n'arrivait pas à sauver l'enfant, il ne voulait pas une autre mort sur la conscience.

Heureusement que Ash a toujours aimé l'océan, sinon, ce serait rapidement devenu très compliqué. Elle espère que le petit va tenir, parce qu'elle se sentirait mal si ce n'était pas le cas. Certes, tout à l'heure, elle avait le cadavre d'une bonne femme sur les jambes et elle n'a pas bronché. Mais ce n'est pas la même chose. Après tout, elle était plus vieille qu'elle. Le petit a la vie devant lui et il mérite mieux que de crever noyé dans la carlingue d'un avion. S'il a survécu au crash, alors il peut survivre un peu plus longtemps. Enfin, elle espère. Ash n'a probablement jamais nagé aussi rapidement, mais elle veut tout faire pour réussir à le sauver. Une fois près de lui, elle fait tout ce qu'elle peut pour  maintenir sa tête hors de l'eau et Wyatt, une fois à côté d'eux fait quant à lui de son mieux pour dégager le gamin de la ceinture qui le bloque. Mais il n'y arrive pas. « Quoi ?! Non ! » S'il y a d'autres survivants, ils n'ont qu'à faire acte de présence, mais Ash, elle, elle préfère sauver un enfant plutôt qu'un vieux qui risque de faire un arrêt cardiaque un quart d'heure après être revenu sur la plage. « Si je pars et que t'arrives pas à le sortir, comment tu comptes faire ? » Idiot, même si finalement, il n'est pas si désagréable que ça. Une solution, ils doivent trouver une solution avec que les vagues se déchaînent à nouveau. « Faut qu'on essaie tirer à deux ! » Le ton de sa voix semble désespéré, parce qu'elle ne s'imaginait pas exactement crever comme ça. Aussi, parce qu'elle espère que ça va marcher, sinon, ils y passeront tous les trois.

Le sang qui coule partout. Le sable est teinté. Renzo a l'habitude, mais ce n'est pas pour autant qu'il apprécie la scène. Quel merdier. Du regard, il tente de chercher des survivants, des gens qu'il doit essayer de sauver. Sauf qu'il a l'impression de ne poser son regard que sur des cadavres. Certains sont dans un meilleur état que d'autres, mais ils sont morts malgré tout. Quand bien même, Renzo ne peut pas être le seul survivant. A quelques mètres, il voit enfin des gens vivants. Ils sont même debout, un père et ses enfants ? Peut-être bien. Le brun s'approche d'eux, les observe un peu plus longtemps pour voir s'ils ne saignent pas. Des égratignures, tant mieux, ça va permettre à Renzo de trouver d'autres survivants. « Autant essayer de sauver le plus de monde malgré tout, non ? » Peut-on entendre une once de jugement dans la voix du brun ? C'est possible. Mais ils vont crever ici d'une manière ou d'une autre. Après tout, ce n'est pas dit que les secours les retrouvent. Vu son métier, il devrait pourtant croire en cette probabilité, mais il émet ses doutes. Et heureusement que Renzo n'est pas parti tout de suite, puisqu'il entend quelqu'un gémir de douleur. Où ça ? Il repère une femme à quelques pas qu'il s'empresse d'aller voir. « Aidez-moi à l'emmener plus loin, s'il vous plaît. » Plus poli cette fois-ci lorsqu'il s'adresse à l'homme, mais c'est seulement pour le bien de la femme allongée à ses côtés. Est-ce qu'elle survivra très longtemps ? Renzo n'en sait rien quand il voit ses plaies, mais ça vaut toujours la peine d'essayer.

Comme il aurait pu s'en douter, la brune n'en fait une fois de plus qu'à sa tête, refusant de s'éloigner. Ne comprend-t-elle pas que sa vie est en jeu? Et celle du petit, pense-t-il. Sans doute pour ça qu'elle reste. Tout comme lui. Peut-il vraiment l'en blâmer? Gardant la tête de celui-ci hors de l'eau, elle propose son aide. « Pas sûr que ça suffise, joli coeur. Un couteau aurait été bien plus apprécié. » Il dit ceci tout en essayant une énième fois, tirant comme il le peut. Un glissement. Léger mais bien réel. Son regard émeraude se braquent sur les iris de la jeune femme. Oui, il y a sans doute une chance qu'elle dise vrai. Mais c'était sans compter une nouvelle déferlante d'eau qui les chargeait, faisant vrombir la carlingue toute entière. « Accroches-toi!! » lui hurle-t-il par-dessus la clameur, l’attrapant d'un bras, même si cela ne suffira peut-être pas. Tiens bon petit, tiens bon!!

Un jeune homme interrompt ce qui s'apprêtait à être sa première apparition publique. Et politique. Les deux vont de pair, et pas question pour l'aîné de se faire commander par un loupiot. « Tu as raison, jeune homme. Allez tous vous mettre à l'abri, mon fils saura vous guider. » D'un signe de tête, il fait comprendre à celui-ci de prendre le large et d'emmener avec lui le petit groupe. Suivant le jeune sauveteur, son regard lui perça le dos comme un serpent prêt à mordre. Les jeunes étaient de biens bêtes créatures, toujours à vouloir risquer leur vie pour autrui. Et ce, quand bien même la cause s'avérait être perdue. C'est ce qui lui sembla en posant les yeux sur le corps de cette femme devant laquelle le brun s'accroupit. Une plus jeune femme, aussi blonde que celle allongée, était là, le visage ravagé de larmes. Prenant un air réconfortant, il s'accroupit à son tour. « Ne vous inquiétez pas mademoiselle, nous allons sauver votre amie » Et celle-ci de répliquer, se dégageant de l'étreinte: « Ma soeeeur!!! Sauvez-la, je vous en conjure!! On a eu une grosse dispute, mais ce n'est pas ce que je voulais, je ne savais pas..je ne voulais pas que.. » sanglote la jeune femme, visiblement dévastée, empoignant les mains du jeune médecin présumé.

Sa sœur. C'est avec elle qu'elle partait rejoindre le domicile familial pour une réunion de famille. Garce. C'était les derniers mots échangés avec sa sœur avant que l'avion ne chute. L'horreur, elle s'en rappelait précisément, scène pour scène. Contrairement à d'autres, sa mémoire n'était pas endommagée. Et c'était bien dommage pour elle. Il ne t'as jamais aimé de toute façon!, avait-elle balancé au visage de sa sœur, ayant découvert sa liaison avec son fiancé. Ces mots, elle voudrait les reprendre. Parce que si elle avait bel et bien couché avec celui-ci, ce n'était pas pour l'homme mais bien par jalousie pour sa sœur. Elle qui avait toujours tout eu, qui était toujours dans la lumière aux yeux de leurs parents alors qu'elle-même n'était que la mioche irresponsable à surveiller. C'était faux, bien sûr! Ou du moins, l'espérait-elle du fond du cœur. Garce. Les yeux emplis de colère et de dégoût, sa sœur était alors partie aux toilettes de l'avion. La boule au ventre, Lulea l'avait regardée partir sans rien dire, bras croisés. Mais au fond, elle avait juste envie de pleurer. Était-elle fière d'elle? Avait-elle ce qu'elle cherchait, maintenant? Non. Et lorsque l'avion commença à entrer dans la zone de turbulences, elle en était certaine: ce n'est pas ce qu'elle voulait. Penchée sur le corps de sa sœur aînée, elle prit les mains du jeune médecin entre les siennes, le visage ravagé de larmes aussi amères que les regrets. « Sauvez-la, s'il-vous-plaît!! Elle ne peut pas mourir! »

La liste des options qui se présentent pour sauver le petit se fait de plus en plus mince. Si seulement ils avaient quelque chose sur eux pour leur permettre de décrocher la ceinture plus facilement, ils serait probablement déjà de retour sur la plage en train de siroter un mojito. Ce serait le rêve, dommage qu'ils soient en fait dans un océan déchaîné à l'intérieur de la carcasse d'un avion. Putain, comme quoi, la vie parfois c'est vraiment de la merde. « Faut faire avec ce qu'on a... » Ash ne finit pas sa phrase, parce que quand Wyatt tire sur la ceinture, elle semble bouger cette fois-ci et c'est le seul signe que la brune attendait. Les deux se regardent pendant une seconde et il y a même un sourire un coin qui apparaît sur les lèvres de la jeune femme. Amen. Toute son attention revient maintenant sur le maudit siège, mais c'est sans compter sur les éléments qui semblent être contre eux. Wyatt lui hurle de s'accrocher, la vibration qui suit file des frissons dans le dos à Ash qui fait comme on lui a dit de faire. Son bras fermement entouré par la main de Wyatt, Ash s'accroche avec sa main libre à la ceinture du petit brun toujours inconscient. Merde, elle ne lui tient plus la tête. Même pas le temps de penser à ça que c'est sa tête à elle qui passe sous l'eau. Son corps est tiré par le courant, mais elle réussit à rester sur place grâce à Wyatt et à la ceinture. Jusqu'à ce qu'elle se sente partir trop vite, projetée contre une autre paroi de l'avion. Elle sort la tête de l'eau, respirant bruyamment tant qu'elle peut le faire. La ceinture. Elle a la ceinture dans la main. « Wyatt !! Ça s'est défait ! » Elle crie ? Peut-être bien. La force du courant les a aidé ? C'est possible, mais maintenant il faut qu'ils sortent de là tous les trois et putain, Ash est sonnée.

Renzo s’accroupit rapidement auprès de la jeune femme en sang, tentant de décerner quelle blessure est la plus urgente. La panique dans la voix de la sœur de la victime le perturbe, parce que bordel, il ne sait pas s'il va réussir à la sauver. Quelle idée à la con, il n'a rien. Pas une aiguille, pas le moindre outil pour faire en sorte que ses plaies cessent de couler. Il est secouriste, pas chirurgien. Et même s'il se souvient de ce docteur dans cette série qui arrivait à faire des miracles sur une île déserte, Renzo doute de pouvoir en faire autant. Après tout, les miracles, c'est Lourdes. « Calmez-vous, s'il vous plaît. Je vais faire de mon mieux, d'accord ? » Dit-il à la sœur affolée, son regard perçant le sien. Il fait de son mieux pour paraître le plus sur de lui possible afin de la calmer du mieux qu'il le peut. Si elle le stresse encore plus, ils ne s'en sortiront jamais. Et quand il reporte son attention sur la demoiselle ensanglantée, il se rend compte que sa blessure la plus urgente se trouve être la plaie béante au niveau de son ventre. En fait, Renzo commence sérieusement à douter de ses capacités de faire quoique ce soit pour elle dans leur environnement actuel. Il retire sa veste, appuyant sur la plaie avec cette dernière pour tenter de calmer un tant soit peu l'hémorragie, mais il sait très bien qu'il ne pourra rien faire. Désinfecter ? Le sang continuera de couler. Et avec tout le sang qu'elle a déjà perdu, il lui faudrait une transfusion. « Je suis désolé, mais elle a déjà perdu beaucoup trop de sang. » C'est une manière comme une autre d'annoncer qu'elle ne survivra pas. Il tente de le dire le plus calmement possible en regardant la demoiselle en larmes dans les yeux. L'air désolé qu'il affiche est sincère, parce qu'il l'est, vraiment.

La vague les frappe de plein fouet quand soudain, un déclic. La ceinture, sous la force des deux jeunes gens emportés par le courant, se détache. Et avec elle l'enfant. Lâchant la brune, l'homme réagit au quart de tour, saisissant au passage le petit corps qui le frôle avec rapidité. Plus de ceinture certes. Plus de tenue non plus. Entraîné par la vague quelques sièges plus loin, sa tête, son dos et ses jambes heurtent plusieurs fois la carlingue, lui arrachant des glouglou de douleur. Les mains entourant la tête et la taille de l'enfant, il ne saurait dire s'il l'agrippe ou le protège tant son corps devient endolori par la brutalité des rebonds. L'océan se retire à nouveau, inspirant lentement après avoir craché son venin de sel. Wyatt recrache l'eau avalée, entend la brune lui parler, à quelques mètres à peine de là. Ouais, ça s'est défait, ouais. « Vol de merde.. » peste-t-il, toussant, crachant à moitié. Et alors qu'il se relève, il sent que son corps n'est pas aussi conciliant. Du sang macule son flanc droit, un stylo l'ayant empalé ; et merde. Rejoignant la brune, non sans grimacer, il décale un homme sans gêne. L'enfant a les yeux vitreux, perdu entre inconscience et lutte contre la mort. Il faut le sortir de là, et vite. Croisant le regard de sa compère, il râle: « J'ai toujours détesté les piscines à vagues. »

Elle lui tient la main avec force, lui chuchotant que tout va bien se passer alors que le brun ôte sa veste. Elle y croit, dur comme fer alors que le regard de son aînée se fait déjà partant. Tentant de lui dire quelque chose, la blonde refuse d'écouter, continuant à tenter de la rassurer, plus nerveuse et désemparée que jamais. Les mots la glacent alors jusqu'à la moelle. La blonde ancre son regard dans celui du jeune homme. Je suis désolé. Non. Non. NON!! Ses yeux embués de larmes laissent alors place à des flammes de colère. « Vous êtes médecin ou non?! Sauvez-la!! » lui hurle-t-elle. Mais au vu de son visage déconfit et des mains du vieil homme à ses côtés, s'approchant de nouveau en signe consolateur, elle explose. « NE ME TOUCHEZ PAS!! AUCUN DE VOUS!! » Hystérique, elle se lève d'un bond. Lançant un regard furieux au brun, elle siffle, les yeux plissés: « Vous êtes un incapable.. » Et la jeune femme fait volte-face, courant alors vers la plage. « A L'AIIIDE!! UN MEDECIN S'IL VOUS PLAIT!! QUELQU'UN AIDEZ-MOI! »

Elle refuse ses gestes, et il comprend le chagrin. C'est pour cela qu'il s'était évertué à éduquer ses propres enfants de la manière la plus stricte qui soit: pour qu'ils ne perdent pas leur sang-froid à la première occasion. Une jeune écervelée de plus, voilà tout. Et alors qu'elle hurle à qui veut l'entendre, foulant le sable à une vitesse folle malgré les vents qui se déchaînent, le vieil homme avise le jeune médecin, son regard bleu le transperçant. « Saviez vous? » lui demande-t-il. Un gémissement, à peine audible de la part de la mourante. Lui prenant la main, il s'approche de son visage, tendant l'oreille. Et les quelques mots lâchés au creux de son oreille, comme un secret, lui font hocher la tête. Un ultime regard pour le brun, un hochement de tête. L'homme sort alors un couteau suisse de poche, regardant la jeune femme. « Je lui dirais. » lui murmure-t-il. Et sa lame s'enfonce dans la poitrine de la jeune femme, lui arrachant un dernier râle morbide avant que ses yeux ne s'éteignent. Définitivement. Le visage fermé, l'homme lâche la main de celle-ci, retombant mollement sur le sable, et essuie le petit couteau sur son pantalon. Sans un regard, il termine sa phrase: « ..saviez-vous que l'espoir est le plus mortel des poisons? » Seul le vent lui répondit, hurlant comme jamais. Et il se relève, lentement, prêt à suivre désormais son plan initial: aider les survivants. Et non les mourants.

Ash n'arrive toujours pas à y croire, mais même si ses émotions partent dans tous les sens, son corps a du mal à la suivre. Ses oreilles bourdonnent à cause du choc à sa tête, mais elle se dit qu'il y a pire. Elle préfère avoir mal partout que mal nulle part dans ce cas de figure, parce que ça veut au moins dire qu'elle est en vie. Wyatt arrive vers elle, l'enfant dans ses bras et la brune soupire de soulagement en les voyant tous les deux. Elle espère seulement que le gosse est toujours vivant après avoir manqué d'air aussi longtemps. Un petit rire s'échappe de ses lèvres en entendant la complainte de son complice, mais elle s'arrête vite. « Tu saignes ! » Peut-être que Wyatt le sait déjà, mais il ne saignait pas il y a encore deux minutes, alors Ash s'inquiète. Elle ne veut pas qu'il y passe, parce qu'il leur a sauvé la vie et qu'au final, il n'est pas si terrible que ça. « Je crois que t'en as pas fini avec les vagues. » Ajoute-t-elle en désignant le trajet retour. Mais ils vont y arriver, les vagues seront avec eux cette fois-ci. Ou alors ils vont se noyer et seront morts tous les trois. La première hypothèse est celle qu'elle préfère. La carlingue se met à nouveau à trembler et Ash lance un regard paniqué à Wyatt. Elle n'a même pas besoin de parler, parce que c'est une évidence, il faut sortir, tout de suite. C'est ce qu'ils font d'ailleurs, se mettant à nager le plus rapidement possible vers la terre ferme.

Ils nagent du mieux qu'ils le peuvent, tentant de retrouver le sable. L'enfant lui pèse, les blessures sont multiples. Mais l'homme sait qu'il n'a pas dû être le seul à se faire bringuebaler, alors il la boucle. Mieux vaut souffrir que mourir. Posant un pied sur le sable, épuisé, il allonge l'enfant, laissant la brune l'ausculter. Lui s'assied, peiné par sa propre blessure. « J'espère que t'as du sang de toubib en toi, parce que le bouche à bouche c'est pas mon truc. » annonce le blond, ironisant sur son incapacité à sortir l'enfant de sa léthargie. Et le blanc de son visage ne laissait présager rien de bon. « Si tu veux jouer aux héroïnes, c'est maintenant! » la presse-t-il, une lueur d'inquiétude dans le regard. Dites-lui qu'elle peut le sauver. Qu'ils n'ont pas fait tout ça pour rien. Allez, petit. Allez.

Renzo est peut-être secouriste, mais il n'est pas magicien. Cela dit, dans tous les cas, il ne pouvait pas ignorer la blonde quand il l'a entendu appeler à l'aide. Ce n'est pas son style et au vu de son métier, il n'en est pas capable. Il n'y est pour rien s'il ne peut pas sauver tout le monde. Les reproches qu'elle lui fait le blesse un peu, mais ce n'est pas la première personne qu'on lui balance ce genre de choses. Après tout, les gens déversent leur colère sur la première personne qu'elle trouve quand elles font face à la mort. « Je suis désolé. » Elle s'en moque, c'est certain, mais il se sent obligé de lui dire à nouveau. Quant à l'homme que Renzo ne sent pas, il coupe fin aux douleurs de la mourante avec un couteau dans la poitrine. La remarque qu'il lance au brun lui déplaît fortement. Un sourire mauvais fait naufrage sur ses lèvres tandis qu'il lance un regard sombre à l'homme. « J'y penserai si vous vous retrouvez gravement blessé. » Se relevant, il préfère s'éloigner plutôt que de s'emporter. Il s'arrête pourtant vite quand il voit des gens revenir vers le bord de la plage. Est-ce que c'est un enfant avec eux ? Renzo s'approche rapidement, entendant la remarque que l'homme lance à sa partenaire. Celle-ci semble plus paniquée qu'autre chose. « Je peux vous aider ? » Demande-t-il tandis que la brune hoche rapidement la tête de haut en bas. Renzo s'accroupit près de l'enfant et cette fois-ci, il prie le ciel que ce massage cardiaque fonctionne. Il ne veut pas un autre cadavre sur les bras, encore moins un gamin.

Papa? Maman? Sa voix ne porte pas. Seul le bourdonnement de milliers d'abeilles lui répond, emplissant sa tête. Il avale l'eau sans même lutter alors que l'homme noyé semble s'agiter, l'océan revenant à la charge. Et il semble un instant apercevoir une crinière différente de celle de son père. Trop tard. Il s'étouffe, ses poumons le brûlant. Et puis, le vide. Dans son esprit, les images s'emmêlent avec lenteur, comme s'il rêvait. Il a mal, mais se sent pourtant si léger... Il se recroqueville à terre alors que le noir l'engloutit. Dormir. Il a envie de dormir. Il est épuisé. Maman? Il se demande pourtant, et il sait qu'il connaît la réponse, qu'il l'a sur le bout de la langue. Mais il ne veut pas se rappeler, il n'en a pas la force. Dormir. Il veut juste dormir. Pour toujours. Et soudain, une douleur fulgurante à la poitrine ; il se réveille. « HHUNG-BHEEEU » s'étrangle-t-il, crachant toute l'eau qui emplit ses poumons, les yeux écarquillés. Plié en deux sur le côté, son corps convulse malgré lui, tremblant de froid, de fatigue et de toute cette eau qui l'oppresse. Il la vomit, encore et encore. Il entend des voix, vaguement, mais il n'y prête pas attention, trop occupé à ressusciter. « Kof kof.. » Il tousse, la gorge à vif alors que l'air lui lacère les poumons, invité indésiré après une trop longue absence. Peu à peu, son esprit se remet de ses émotions et l'enfant lève la tête, encore dégoulinante d'eau, maculée de sel et de sable.

« Maman? » hoquette-t-il, tournant son regard vers la jolie brune qui le dévisage. Mais non, ce n'est pas sa mère. En plus d'être plus jeune, elle ne porte pas ce collier de pâtes qu'il lui a offert l'été dernier, ni ces yeux rieurs couleur chocolat. « Papa? » appelle-t-il, plus hésitant cette fois alors que son regard parcourt les visages des trois jeunes gens penchés sur lui. Il se tait, analyse la situation l'environnement. Le vent souffle. L'océan mugit. Et si les paroles se veulent rassurantes, apaisantes, la cruelle vérité lui arrache subitement le cœur, la main guidée par sa mémoire. Sa mère, la poitrine ensanglantée, la vie ayant quitté son regard. Et cet homme, ressemblant à son père, flottant sans vie face dans l'eau. Son visage...il tente de se rappeler, mais c'est trop dur. Il sait qu'il devrait dire merci. Il n'a jamais été impoli, et aimerait leur dire merci pour avoir sauvé sa vie. Et pourtant, une pointe d'égoïsme le pousse à se taire, mêlé d'une incroyable tristesse. S'il était mort, il les aurait rejoints là-haut. S'ils ne l'avaient pas sauvé, il aurait pu embrasser ses parents de nouveau. Si injuste. Alors Zach, il ne dit pas merci, même s'il sait qu'il devrait. Il a simplement ces yeux, ancrés dans ceux verts émeraude qui le regardent, peinés. Ces yeux qui décrivent à quel point son cœur est brisé, noyé, dévoré par le Dieu de la Mer qui lui a tout pris. L'eau vient emplir ses prunelles alors que sa bouche se tord en une grimace douloureuse. Partis. Ils sont partis. Et Zach n'a même pas pu leur dire. Il n'a pas pu leur dire: au revoir.

La terre ferme, le sable et l'air qui fouette le visage. C'est beau d'être en vie. La voix de Wyatt raisonne dans la tête de Ash qui relève la tête vers lui. « Non, je... » Elle ne sait pas faire de massage cardiaque, on ne lui a jamais appris. Sérieusement ? Après tout ce qu'ils ont fait, le gosse ne va pas crever maintenant, pas comme ça. Et quand Wyatt essaie de la presser, Ash pose son regard sur l'enfant tandis qu'elle panique, ne sachant pas quoi faire, ni comment. Puis un type apparaît, prenant les choses en charge quand il se rend compte que ni Ash, ni Wyatt ne savent quoi faire. La brune ne lâche pas le petit du regard, priant pour qu'il survive. Puis il se met à tousser et à nouveau, Ash est soulagée. « Merci. » Dit-elle doucement au brun qui vient de ranimer l'enfant. Il est en vie ! Ils n'ont pas fait tout ça pour rien et si un jour les secours arrivent, le petit pourra rentrer chez lui. Quoique... Quand il demande ses parents, la brune ne sait quoi dire. Ont-ils survécu ? Elle n'en sait rien. Mais elle essaie quand même de le rassurer. « Tu sais, ils sont peut-être quelque part sur la plage, regarde, il y a déjà un groupe là-bas. » Lui dit-elle en pointant du doigt un groupe de personnes. Elle espère qu'il les retrouvera. Ash ne sait pas trop comment faire, mais elle continue sur sa lancée quand même. « Tu t'appelles comment ? » Elle ne sait pas s'il a envie de parler, et peut-être qu'elle s'y prend mal. Son regard vient chercher celui de Wyatt, puis elle réalise quelque chose. « Il saigne, vous pouvez l'aider ? » Demande-t-elle au type qui a réanimé l'enfant, le regardant droit dans les yeux pour lui faire comprendre qu'il n'a pas intérêt à dire non tout en désignant du doigt la plaie de Wyatt.

L'enfant reprend vie, et avec lui, toute la tension qui étreignait le cœur du blond mourut. Putain, oui!! « Bien joué, doc! » lance-t-il au preux chevalier, lui tapant das l'épaule en guise de félicitations. Mais bien vite, le sang se fige dans son cœur. L'enfant appelle ses parents. Et si la brunette se montre optimiste, lui l'est moins. Les parents ne s'assoient-ils pas aux côtés de leur enfant? Or, il n'y avait pas âme qui vive dans la carcasse...ils ne se seraient pas sauvé sans lui, assurément. Alors la chimère de la plage, il n'ose ps la contredire pour ne pas le blesser. Mais il n'y croit pas. Et à voir le regard effondré de l'enfant, il semblerait que lui non plus. « Non. Ils sont morts. » répond le gosse, la voix fracassée par la tristesse. A la demande de son prénom, l'enfant ne dit mot. Et Wyatt lui donne une petite tape dans le dos, ne sachant que dire, le regard tout aussi déboussolé que celui de la jeune femme. Celui-ci se perd d'ailleurs plus bas, au niveau de la blessure de l'homme. Et si le blond un instant y voit là un regard nouveau, jaugeant à son tour les atouts de sa coéquipière, celle-ci brise le silence. Et ses espoirs. Quelle enquiquineuse. « Comme c'est touchant. T'en fais pas pour moi, joli cœur, et éloignons-nous vite de là au cas où ce truc n'explose. » Lançant un regard au pauvre doc, le défiant de le toucher pour le moment, il se relève. Grognant, il tente de cacher la douleur alors qu'il marche en direction du groupe, visible au loin. Dieu qu'il aimerait avoir sa flasque en ce moment même.